Les Ari’i venaient de ‘Avai’i, ils sont passés à Mairerua, Aunui, Te Mapua Ma’ara, Tonoa’e et Rurutu.
Le prêtre orateur « Te maru’anu » édifie « Taura atua » (là où son tous nos dieux), avec une pierre d’angle de son marae de Savai. Il pratique le culte du « nu’unu’u-ao » (une armée de prêtres). Sa pierre sacrée se nomme « Te-upo’o-o-te-maru’anu » (la tête de Te-maru’anu). Il dit, il faut deux têtes pour diriger : le Ara’ia communique avec les dieux, le Ari’i exécute. Il brise la pierre et attend un signe des dieux. Deux nuages passent, l’un est rouge, les dieux, l’autre est blanc, les hommes.
A’a, en langue austronésienne, c’est la transmission du titre de chef d’une génération à l’autre, uniquement par les hommes. « L’aîné des aînés », me traduisait Pare Walker, notre écrivaine locale.
Si les Polynésiens ne connaissaient pas l’écriture avant l’arrivée des Occidentaux, ils avaient bien d’autres moyens de transmettre leurs savoirs. A’a en est l’exemple : 24 personnages, la lignée des prêtres à l’intérieur du tiki, 30 autres personnages représentés en reliefs sur son corps.
Amaiterai était le 30ème de la lignée. Les prêtres devaient nommer chacune des figurines, racontant leur histoire. La remise du tiki aux missionnaires à rompu la transmission. Heureusement, à la fin du 19ème siècle, quelques « puta tupuna » écrit localement rappelle l’histoire.
William Epsom, poète anglais, raconte « La personne disséminée » décrite par Alfred Gell, sculpteur, anglais aussi, dans son livre « Art and Agency ».
Alain Barbadzan, sociologue français fait une description passionnante de A’a dans son ouvrage « La dépouille des dieux », tandis que Picasso, peintre mondialement connu, en possède une copie en bronze dans son atelier qui lui rendait son inspiration disait-il.
Anne Lavondès, archéologue, souhaite « qu’après tant de gloses, les Rurutu reçoivent une belle reproduction en trois dimensions du chef-d’œuvre de leurs ancêtres.
Mac Carty-Cooper, collectionneur américain, donne à Rurutu une copie qu’il possédait.
Même Walt Disney raconte qu’il a imaginé un certain nombre de ses personnages après avoir vu A’a dans une exposition « océania » à Londres.